Patrimoine Ouzouer le Marché

ORIGINE DU NOM 
Ouzouer : vient du mot latin  « oratorium » : l’oratoire est une petite chapelle située dans une maison. Suite à une évolution phonétique classique, on arrive à « oroir », « ouroir » (prononcer le «  oi » « ouè ». Mais une mode qui s’établit en Ile de France et dans les régions limitrophes au XVe siècle, mode raillée par F Villon, veut que l’on prononce le «r » « z ». C’est de là que vient le terme « ozoir »
Le  Marché : peut venir de « marchois » en ancien français (issu du germanique), qui signifie « marécage » nom qui illustrait les grandes fosses marécageuses qui se trouvaient devant le château et au nord du bourg (« canal »).
 Il peut venir aussi de l’existence d’un marché « mercatus » local. 

Le territoire fut occupé depuis le néolithique  (nombreuses pierres préhistoriques retrouvées dans les environs, tumulus et restes d’un dolmen dit « la pierre « Daillault » (appelée aussi d’Aillaux »ou « Daillot ») localisé entre Chandry et Aupuy. 

Le territoire connut une occupation  importante  à l’époque gallo-romaine avec à l’ouest du bourg  la voie romaine de Châteaudun à Meung-sur-Loire par Verdes  et on dénombre une dizaine de sites gallo romains identifiés dans un rayon de 4km autour d’Ouzouer-le-Marché.

La commune est traversée par la route d’Orléans au Mans tracée dès 1774 ; elle a amené à Ouzouer-le-Marché l’armée prussienne en 1870, les troupes de l’entente cordiale (les anglais) en aout 1914  mais aussi les allemands le 17 juin 1940  et les américains le 15 aout 1944. 

La population a connu une croissance régulière qui s’est accentuée  ces dernières années grâce  à la proximité de l’orléanais, de Beaugency et Meung sur Loire. Cette dynamique est aussi liée à la qualité des équipements et services qui ont été construits avec beaucoup de cohésion sur la commune à partir des années 1960 : gymnase et stades, piscine, collège, école de musique… salle des fêtes, maison de retraite, halte-garderie, médiathèque …
L’évolution et le paysage oratorien ont toujours été marqués par une activité agricole très présente : au milieu du XXème siècle il y avait encore un grand  nombre de fermes,  une laiterie à Mauvelles (fermée en 1967), une distillerie produisant de l’alcool de betteraves (fermée en 1986), et plusieurs silos se sont installés et marquent encore les entrées de bourg de leurs silhouettes imposantes.

La Mairie
Ancienne propriété d‘un médecin elle fut inaugurée en 1975 en tant que mairie.

Le Chateau
Aucun document ne permet de dater précisément la construction du château d'Ouzouer le Marché.
Il fut probablement construit au XVème siècle, à l'époque de la Seignerie d'Orval qui possédait déjà la seignerie d'Ouzouer en 1460.
Les d'Orval sont les plus anciens seigneurs d'Ouzouer le Marché, ils en furent seigneurs le plus longtemps.
Les différents proprétaires du Château :
- Le 14 avril 1736, les héritiés de Terrat, les Chauvel, vendirent le Château à Hyppolyte de Bonnafau.
- On sait ensuite que, par succession, le domaine passa aux Granolach jusqu'en 1824.
- En 1827, 1870 et 1878, plusieurs actes de vente montrent que la propriété a été divisée en plusieurs logements.
- Le 2 février 1868, les époux Barrault/Legréau achètent une partie du Château avec la tour, la propriété ayant été acquise de Mr Camille Baudron, médecin, et de Mme Aline Huillion son épouse.
- En 1878, la tour fut vendue à Mr Alphonse Hézard.
- A partir de 1960, le crédit agricole y a occupé une partie du bâtiment puis déménagé en 1968.
- La commune d'Ouzouer le Marché a acheté le Château en 1967 avec l'intention de le rénové pour y installer la Mairie.
Sur demande du Trésorier payeur général, en Mars 1968, le Conseil Municipal décide d'affecter le bâtiment à l'usage de la perception.
La perception a occupé les locaux jusqu'en 2002.
La bibliothèque, qui était municipale à l'époque, s'est installée dans le séjour, la cuisine et la vérenda en octobre 2002.
Mis à disposition de la Communauté de Communes de la Beauce Oratorienne, le Château a été rénové en 2003-2004 et accueille depuis Octobre 2004, la bibliothèque intercommunale et des salles pour les associations.

L’Eglise Saint Martin
La construction de l’église débute probablement entre le IX et le XIIème siècle avec la création de la paroisse.
Le portail est de style renaissance du XVème ou début XVIème.
Jusqu’à la deuxième partie du XIXème l’église d’Ouzouer-le-Marché ne possède qu’une nef unique, c’est seulement entre 1860 et 1865 que seront construites les deux chapelles latérales pour agrandir l’église et former ainsi une croix latine.
Tout le fond de l’église est occupé par le retable qui a été construit en 1842
Les sculptures de la chaire sont remarquables (1864) et ont été réalisées par le curé de l’époque l’abbé SYLVESTRE
Les vitraux datent aussi en majorité du XIXème siècle mais celui dédié à St Christophe est du XXeme siècle. Les derniers travaux de rénovation datent de 1987/1988.

La croix de Chandry 
Croix de pierre monolithe de 7 m de haut, 20 cm de diamètre
Cette croix marque l’emplacement d’un très ancien cimetière. On pense qu’il y eut une chapelle ou un oratoire en bois autour duquel on aménagea un cimetière. L’oratoire fut remplacé par une croix en bois, et vers la fin du XVème siècle par la croix actuelle, probablement par les moines de St Mesmin qui possédaient plusieurs métairies dans le village.
A la révolution, des hommes venus à Ouzouer-le-Marché saccager l’église évoquèrent leur intention de passer le lendemain détruire la croix de Chandry. Apprenant cela, trois paysans Malfray, Grillon et Coulon, enlevèrent la croix et l’enterrèrent dans un champ, dans la nuit du 12 au 13 prairial de l’an II (soit du 3 au 4 juin 1794)
Quand la tourmente fut passée les trois hommes remirent la croix en place ainsi qu’en fait foi l’inscription suivante : « Reconstruite en l’an XI de la République française (1803) par Jean-Denis Malfray ».
Une légende raconte qu’un agneau aurait découvert la croix en allant s’agenouiller sur une butte de terre où elle fut trouvée.
Sur une des faces on voit une très belle représentation de la Vierge et l’Enfant, et sur l’autre face, le Christ en croix. Chaque branche se termine par une fleur de lys.
La Croix est classée à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 2 février 1962
Elle se situe dans Chandry au carrefour des routes d’Ouzouer et de Bizy.
Une première restauration date des années 1970. En 2019 et 2020, une restauration eut également lieu.

Petite histoire des Ecoles

La première école remonte à 1683 : Suite à un don une « Ecole de la charité » est ouverte pour les garçons.

1821 : legs de la famille Miron pour construire une école pour les jeunes filles  pauvres (école et instruction religieuse) Il y a 2 classes: c’est l’actuelle école du Sacré Cœur

1850 : bâtiment neuf pour école communale des garçons

1881 : loi jules Ferry (enseignement gratuit, laïc et obligatoire), la commune fut obligée de construire une nouvelle école pour les filles, inaugurée en 1911. Cette bâtisse en briques rouges accueille aujourd’hui encore les élèves de l’école élémentaire Jules Verne.

Au hameau de Chandry une école clandestine a fonctionné dès 1836 (66 élèves en 1878) et fut officialisée en 1883. Elle a fermé en 1967.

Le collège a été construit en 1962.

Jacques GABRIEL (1667- 1742) : 1er Architecte du Roi et contrôleur des bâtiments du roi, Élève de Jules Hardouin-Mansart ; anobli par Louis XIV en 1704; Fit construire le château de Mézières en 1718 (détruit par un incendie en 1839, démoli en 1847)

Honoré-Philippe BEULAY (1789- 1862) né à Ouzouer-le-Doyen.  Engagé dans l’armée napoléonienne en 1808 il part pour la Russie en avril 1812. Fait prisonnier il est emmené dans l’Oural. Libéré le 5 aout 1814 il rentre en France à pied où il arrive le 5 février 1815. Il termine sa carrière comme juge de paix à Ouzouer-le-Marché et meurt en avril 1862.

Le Lieutenant Marcel Beau (1908-1940) est né le 28 mars 1908 à Tunis. Il arrive dans l'armée de l'air le 22 octobre 1931 au Centre aéronautique 35. Elève officier de réserve à l'école pratique d'aviation d'Avord, il est nommé au grade de sous-lieutenant le 20 septembre 1932. Il est alors affecté au 5ème Bataillon du dépôt de la Base aérienne 105 de Lyon. L'armée le renvoie dans ses foyers le 8 octobre 1932, avant d'être rayé des contrôles.

Fernand DESPREZ (1877-1949) né dans le hameau de Mauvelles. Journaliste libertaire; grand ami d’enfance de Gaston Couté. Mort à Alger.

Vocation agricole

Lors de la révision du Plan Local
d’Urbanisme adopté en décembre
2013 les conclusions du diagnostic
ont montré la richesse agronomique
de la commune et la nécessité de
trouver un équilibre entre la pérennisation
de l’activité agricole et le
développement communal en veillant
à maintenir le caractère agricole du
paysage. Car cette activité agricole
aujourd’hui concentrée sur quelques
exploitations est présente sur notre
territoire depuis des millénaires.